Au commencement, il y a … la recherche du St Graal !
Au commencement, il y a une conductrice de travaux dans un groupe de BTP: moi!

Motivée, dynamique (si, si, comme dans les CV) mais surtout ultra débordée (évidemment, c’est offert avec la fonction) et qui tombe enfin enceinte. Enfin? Oui, car ce bébé s’était sacrément fait attendre. Je t’en parlerai peut-être un jour…
Commence alors pour moi, la recherche de tout l’indispensable pour l’arrivée de bébé. Et c’est là que les choses se corsent.
1-Des choix évidents.
- La chambre: pratique, fonctionnelle, blanche… bref, une célèbre marque suédoise. Le plus difficile aura été de choisir le matelas. Si tu n’as jamais été face à ce choix cornélien, tu n’imagines pas l’éventail de choix et de prix possibles.
- Les vêtements: nous ne sommes pas fans du rose ou bleu, donc des couleurs neutres étaient parfaitement adaptées.
- La baignoire et l’équipement: eh bien figure-toi que pour nous, une baignoire est une baignoire! Donc, pas de difficulté inutile
2-Et d’autres beaucoup moins!
- Le prénom: je t’épargne nos critères de choix, l’épluchage des listes officielles à rallonge, les avis des uns et des autres, les hésitations, les comparatifs divers et variés (numérologie, traits de caractères, signes astrologiques…). Et puis finalement, la révélation!
- Le sac à langer: moi qui pensais que ce serait simple!
Je pressentais déjà que ce sac à langer serait un élément clé de mon quotidien. Alors pas question de faire un choix « à la va-vite ». Comme j’ai tendance à devenir légèrement pointilleuse dans ces cas là…, c’est une véritable étude de marché que j’ai mené avant de me rendre dans de célèbres enseignes de puériculture pour voir et tester le matériel.
Et quelle ne fut pas ma déception devant le rayon en question. En voici les raisons:
- La conception: quelle que soit la marque, il n’y avait pas vraiment de différence de taille, de volume ou de forme. Toujours les mêmes accessoires et jamais ceux dont j’avais réellement besoin.
- Le style: J’avais le choix (si on peut dire!) entre le triste à mourir (gris, noir ou marron); l’enfantin (nounours, cœur et étoile) ou le genré (rose ou bleu). Aucun de ces styles ne me correspondaient et je n’avais pas envie de faire un choix par défaut.
- La qualité: Peut-on vraiment parler de choix? Quel que soit le prix, c’était fermeture en plastique (qui m’aurait lâché à la couche supplémentaire de trop), anneaux en plastique (qui n’auraient jamais supporté mes déménagements quotidiens), et tissus plastifiés qui vieillissent tellement mal au lavage.
3-Désillusion… et jolie proposition.
En fait, ce jour-là, je me suis sentie seule et incomprise dans ce rayon.
J’avais l’impression que personne ne s’était demandé de quoi nous avions réellement besoin, mais aussi (et surtout!) de quoi nous avions envie. Car je n’avais pas envie de renoncer à mes rêves de liberté, d’autonomie et de vadrouille improvisée, de virée en famille et d’escapade. Ni envie d’avoir le même sac uniforme, qui ne ressemblerait à rien (ou à celui du voisin) et surtout ne me correspondrait pas. Je partais du principe que ce sac, c’était moi qui allais le vider, le remplir et le trimballer pendant quelques années et j’avais vraiment envie qu’il me ressemble, comme un sac à main!
Et puis ma conscience de consommatrice qui n’avait pas envie d’acheter pour acheter, sans que cela corresponde à mon besoin (réel!) ou mes attentes de style et de qualité. Je n’avais pas besoin d’un sac jetable.
C’est là qu’intervient ma super marraine (nous l’appellerons Wonder N, en toute simplicité comme ses paires de lunettes multicolores). Oui, car au commencement, il y a aussi une super proposition! Face à mon désarroi, Wonder N me propose de dessiner le sac de mes rêves. Elle me le fabriquera et ce sera mon cadeau de naissance. Et là, les idées fusent car en fait, je sais exactement ce que je veux et je me permets même d’être exigeante.

Exemplaire zéro
Voilà comment est né l’exemplaire Zéro du Grand Voyageur.
Avec tous les défauts d’un premier prototype (corrigé sur le modèle actuel, évidemment!) mais fait avec plein d’amour.
(NB : Retrouve toute la gamme des sacs ici.)
4-La belle Equipée.
Au commencement, il y a également une remise en question professionnelle. Avant de la vivre, on ne se rend pas compte à quel point la maternité peut vous transformer. « Transformer » est un terme peut-être un peu fort (encore que…). Mais il peut s’agir d’une remise en question, sur tous les domaines, à toutes les échelles et pas toujours évidente à vivre. Dans mon cas, ça m’a permis de prendre conscience de qui j’étais réellement, de mes valeurs fondamentales et de ce que j’avais envie de devenir et de transmettre. Une grande claque ! Et c’est ma vie professionnelle qui n’était plus en adéquation avec cette réflexion. Il s’en est suivi une période pas très facile, pleine de doutes et d’échecs ; mais qui a débouché sur un changement d’orientation professionnelle.
Après ce premier sac, j’avais cette idée qui revenait régulièrement: et si je le faisais…? Et si je lançais ma propre marque de sacs à langer et que je les fabriquais moi-même? J’avais des papillons dans le ventre à chaque fois que j’y pensais. Et surtout, j’avais envie de partager ce qui m’avais permis de gagner de la confiance et du plaisir dans un quotidien pas toujours évident à gérer. Et puis, je crois aussi que c’était un retour aux sources. J’ai grandi au milieu des projets couture de ma maman et au son des cardeuses de l’atelier de mon papa, dans une région pleine de métiers traditionnels : filature, broderie, dentelle… J’ai l’amour des jolis objets, bien faits et bien finis, des belles matières.
Voilà comment est née La belle Equipée et comment s’est opéré un virage à 180° dans ma vie !
5-Finalement.
Au commencement, il y a : l’expérience de la maternité, des remises en question, une idée un peu folle, le soutien des proches, du travail de recherche, l’apprentissage de la couture, un groupe de travail pour les entrepreneures dans l’artisanat, des hauts, des bas…
Bref, toutes les surprises de la vie qui font que si tu m’avais dit il y a deux ans que j’en serais là, je t’aurais ri au nez !
Bienvenue chez La belle Equipée !
Julia